Message de fin d'année du Contre-Amiral VAGBA...
A l'aube du nouvel an, c'est une agréable
occasion que m'offre votre journal pour partager avec les Ivoiriens mes
vœux de paix pour notre beau pays.
La Côte d’Ivoire, notre chère patrie, vit depuis septembre 2002 les
moments les plus troubles de sa jeune histoire. Balafrée par une crise
aux contours flous, notre pays s'est retrouvé malgré lui, au centre
d'une danse des plus funestes dont il ne maîtrisait ni les rythmes ni
les pas.
L'Organisation des Nations Unies (ONU), I'Union Africaine (UA) et la
Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n'ont pas réussi,
malgré une mobilisation exceptionnelle, à ramener notre pays sur les
sentiers de la paix. Plusieurs sommets initiés par les organisations
précitées se sont tenus en Afrique, en France et à New York sans
résultats probants parce que des pays arbitres, guidés par leurs propres
agendas, ont compliqué à dessein le règlement de la crise.
Malgré la cessation des hostilités militaires et la volonté des deux
forces belligérantes de ne plus recourir aux armes, nous avons assisté
impuissants, dans une situation de ni paix ni guerre, à la décadence de
notre pays, au pourrissement des valeurs et à la paupérisation de nos
populations.
Fort heureusement, notre pays a su trouver les ressorts intérieurs
suffisants pour stopper la descente aux enfers et amorcer la remontée
de la pente. Par les avancées et les perspectives palpables de paix
qu'il féconde, I'accord politique de Ouagadougou permet à la Côte
d'Ivoire de renouer avec l'espoir.
Notre pays renaît ; les fils et les filles de la Côte d'Ivoire, que
l'on a tentés savamment d'opposer, se retrouvent petit à petit et
démêlent chaque jour un peu plus, les fils du piège grossier dans
lequel leur pays a failli se perdre.
Notre Armée, votre Armée, sous la haute direction du Général de
Division Philippe MANGOU, adhère totalement au processus de paix
enclenché par l'Accord politique de Ouagadougou. Le désarmement a bien
commencé; les fronts ont désormais disparu; le chef d'état-major a
entrepris avec succès le tour des casernes pour amener les militaires
et leurs homologues de la Gendarmerie, de la Police, des Eaux et Forêts
et des Douanes Ivoiriennes à accueillir leurs frères d'armes des Forces
Armées des Forces Nouvelles qui regagneront bientôt leurs rangs. Les
deux Forces Armées ne feront plus qu'une seule pour conforter la
réunification du pays.
Chers Ivoiriens, la paix que la divine Providence nous offre comme
cadeau de nouvel an est réelle. Mais pour découvrir ce cadeau délicat
et fragile, il nous faut du tact et de la patience. La paix qui
s'annonce ne saurait s'accommoder des mauvais comportements qui minent
et enlaidissent notre société; pour renforcer cette paix et lui donner
une chance de s'installer dans la durée, chacun, au niveau où il se
trouve, doit proscrire dans ses actes quotidiens le trafic d'influence,
I'abus d'autorité, le racket, la corruption qui minent toutes les
administrations, I'indiscipline, I'incivisme et le non respect des
symboles de l'Etat. Toutes les mauvaises pratiques citées concourent à
créer l'injustice sociale, ciment des clashs du genre de ce que nous
connaissons.
Comme dit l'adage, I'araignée ne tisse sa toile que dans les murs
lézardés. Pour préserver notre pays des actions néfastes des
professionnels de la déstabilisation, agissons ensemble pour l'unité de
notre pays, agissons ensemble pour que force reste à la loi dans notre
pays; chérissons la culture du travail et de la promotion par le
mérite; oeuvrons ensemble pour le bien-être de la communauté nationale
sans laquelle aucun épanouissement individuel n'est envisageable.
Ajoutant ma voix à celles de la multitude d'Ivoiriens qui souhaitent
ardemment la paix pour notre cher pays, je forme le vœu de voir se
concrétiser les immenses espoirs nés des accords politiques de
Ouagadougou pour une paix définitive et durable en Côte d'Ivoire.
Bonne et heureuse année à tous les Ivoiriens et à tous les habitants de la Côte d'Ivoire.
Source: Notre Voie